Une installation photovoltaïque est une installation électrique. Elle représente ainsi un risque : départ ou développement d’incendie, choc électrique, mise en danger des services de secours en cas d’intervention. Pour lutter contre ces risques, des dispositions et normes ont été mises en place afin de protéger biens et personnes face à une défaillance de l’installation électrique, notamment dans les établissements recevant du public (ERP). Retrouvez ci-dessous les réponses aux questions courantes concernant une installation photovoltaïque apportées par le Capitaine Bruno HENRY lors du Déj’EnR dédié au sujet.

Question / Réponses

Q : La toiture de mon école est solide, pas besoin de faire une étude structure pour installer des panneaux solaires.

Faux : Pour la majorité des ERP, une étude structure est obligatoire pour pouvoir installer des panneaux photovoltaïques, ainsi que de respecter une implantation des panneaux permettant de faciliter l’accès et l’intervention des secours. Une signalétique est également à mettre en place pour signaler la présence d’une installation électrique.

Q : Mes panneaux sont en place, je ne fais plus rien pendant 20 ans.

Faux : sur les ERP, il faut réaliser au moins un entretien par an et faire réaliser une vérification de l’installation par un organisme de contrôle agréé tous les 3 ans. De plus, le préventionniste peut également venir faire une visite lors des entretiens annuels et demandera tous les documents de vérification nécessaire pour attester du bon fonctionnement de l’installation électrique.

Q : Des panneaux photovoltaïques flottant ne présentent aucun risque d’incendie car ils sont sur l’eau.

Faux : bien qu’ils soient sur de l’eau, les panneaux flottants peuvent tout de même présenter un risque d’incendie.

Q : Un départ de feu d’une installation photovoltaïque ne provient pas seulement de l’installation électrique.

Vrai : une installation photovoltaïque qui prend feu peut avoir plusieurs causes : un défaut du matériel (défaut dans la fabrication du produit), un problème lors de l’installation du matériel (mauvais branchements, courts circuit) ou bien un panneau cassé (cause de grêle, un arbre qui est tombé, etc).

Q : La nuit, il n’y a plus de risque électrique car les panneaux ne produisent plus.

Faux: il y a toujours un courant électrique résiduel qui circule et qui peut être dangereux, que ce soit de nuit, par temps nuageux et même si le panneau est couvert par une bâche.

Q : Quelles sont les bonnes pratiques pour faciliter l’intervention des secours ?

Pour les bâtiments, il est fortement recommandé d’avoir un arrêt d’urgence au plus près des panneaux photovoltaïques, avoir une coupure simultanée de tous les onduleurs, s’assurer d’un bon accès aux panneaux photovoltaïques et à leurs installations annexes, avoir un système efficace de désenfumage. Pour les ombrières photovoltaïques, il est nécessaire pour les services de secours d’avoir un accès faciliter à l’installation : il faut donc prévoir un espacement suffisant pour les engins de secours (hauteurs sous tables photovoltaïques ou voies d’accès entre les tables).

Q : S’il y a du photovoltaïque sur ma maison, les pompiers la laissent brûler.

Faux : Lors d’un incendie, les secours ont pour priorité la sécurité des personnes (y compris les secouristes) avant celle des biens. Ainsi, en analysant la situation, les secours mettent en balance les bénéfices d’une action face aux risques qu’elle peut engendrer. Les secours ne laissent donc pas brûler une maison à cause des panneaux photovoltaïques mais plutôt au regard de tous les risques présents au moment de l’intervention.

Q : Quelles sont les solutions qu’utilisent les secours pour éteindre un incendie en présence de panneaux photovoltaïques ?

Lors d’un feu naissant, les secours vont utiliser des agents extincteurs compatibles avec le risque électrique tels que de la poudre ou du CO₂. En revanche, lorsque le feu s’est propagé, seul l’eau est assez puissante et efficace pour en venir à bout. La procédure est alors de couper toutes les sources d’énergies présentes (électricité, gaz) avant d’envoyer de l’eau. Une fois l’eau appliquée, les secours évaluent la réaction avec les matériaux présents (présence ou non d’arcs électriques, réaction avec les métaux, etc.) puis décident s’il vaut mieux éteindre le feu ou protéger les biens et personnes alentours.

• Avis de la CCS du 5 novembre 2009
• Avis de la CCS du 7 février 2013 – partie 2